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Philip Akkerman Self Portrait 1989 tempera and oil on panel Dordrechts Museum |
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Anonymous German Designer Vote List 5, Communist ca. 1925 photo-lithograph (poster) Museum Folkwang, Essen |
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Anonymous Netherlandish Artist Head of John the Baptist ca. 1430 oakwood Bode Museum, Berlin |
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Federico Barocci Head of a Woman ca. 1566-69 drawing Biblioteca Reale, Turin |
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Trym Ivar Bergsmo Lasso and Whip 1999 C-print Nordnorsk Kunstmuseum, Tromsø |
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Albert Besnard Study of Model ca. 1890 oil on canvas Musée des Beaux-Arts de Rouen |
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Jan Beutener Houseplant 2014 oil on canvas Dordrechts Museum |
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Dieric Bouts Head of St John the Baptist ca. 1460 tempera and oil on panel National Museum, Warsaw |
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Giovanni Antonio Burrini Head Study for Blessed Thomas Abrutius ca. 1687-88 drawing Museum of Fine Arts, Budapest |
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Gustave Courbet Head of Roe Deer ca. 1860 oil on canvas Musée Bonnat-Helleu, Bayonne |
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Lena Cronqvist Head and Hand ca. 1980 drypoint Nasjonalmuseet, Oslo |
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Daniele da Volterra (Daniele Ricciarelli) Study of Hand and Foreshortened Arm ca. 1540 oil on paper, mounted on canvas Musée Ingres Bourdelle, Montauban |
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Wilhelm Deffke Höhere Fachschule für Dekorationskunst, Berlin 1912 lithograph (poster) Kunstbibliothek, Staatliche Museen zu Berlin |
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Edgar Degas At the Mirror ca. 1889 pastel on paper Hamburger Kunsthalle |
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Paul Delaroche Head of a Boy ca. 1825 oil on canvas National Museum, Warsaw |
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attributed to Daniel Dumonstier Portrait of a Man ca. 1610 drawing Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin |
Cela a été ordonné ainsi. C'est que tout cela, je le répète Monsieur, est nè, ou plutôt a été formalisé une fois pour toutes car Géricault avant Michelet y fait allusion déjà, a été formalisé et théâtralisé dans l'esprit hivernal et embrumé de Michelet, sous sa main impeccable, dans la ville de Nantes au bout de la Loire dans l'hiver de 1852, dans le quartier Barbin dans la maison dite de la Haute Forêt, le ci-devant quartier Barbin qui s'appelle aujourd'hui quartier Michelet, où il écrivit les pages sur la Terreur; quand relégué dans Nantes par Napoléon III et abordant ce sujet qu'il considérait avec raison comme le comble de l'Histoire, il se prenait à la fois pour Carrier et les gabarres pourries de Carrier, pour la Providence et sa vieille ennemie la Liberté, pour la guillotine et la Résurrection des corps. Quand il entrait comme nous avec son sujet dans la nuit et dans l'hiver.
Les douze pages de Michelet sur Les Onze, dans le chapitre III du seizième livre de l'Histoire de la Révolution française, ces douze pages extrapolées, ce roman, a été pris pour argent comptant par toute la tradition historiographique: il traîne partout et est diversement traité par toutes les chapelles qui ont commenté, vilipendé ou célébré la Terreur. Et, qu'ils la vilipendent ou la célèbrent, tous ces historiens, et à leur suite le peuple lettré qui les lit, et plus bas encore le peuple en sabots qui en entend vaguement parler, moi-même Monsieur dans mon petit bavardage, tous, en dépit de nos opinions variées qui sont des divergences de détail, tous nous voyons à l'origine matérielle du grand tableau du Louvre la nuit de nivôse ou de ventôse dans Saint-Nicolas; tous nous embrassons du coin de l'œil l'or et los os; nous sommes sous le charme de la lanterne carrée, évidemment, la lanterne de corne; nous entendons les chevaux; et, si nous sommes romanesques, nous entendons les cloches, aussi. Mais au départ c'est du Michelet. Et comme cela nous vient de Michelet, c'est l'âme de Michelet qui parle en nous: cela semble donc sortir d'un tableau de Caravage et non pas de Tiepolo.
– Pierre Michon, from Les Onze (Verdier, 2009)