Wednesday, April 2, 2025

Close-Ups - I

Philip Akkerman
Self Portrait
1989
tempera and oil on panel
Dordrechts Museum

Anonymous German Designer
Vote List 5, Communist
ca. 1925
photo-lithograph (poster)
Museum Folkwang, Essen

Anonymous Netherlandish Artist
Head of John the Baptist
ca. 1430
oakwood
Bode Museum, Berlin

Federico Barocci
Head of a Woman
ca. 1566-69
drawing
Biblioteca Reale, Turin

Trym Ivar Bergsmo
Lasso and Whip
1999
C-print
Nordnorsk Kunstmuseum, Tromsø

Albert Besnard
Study of Model
ca. 1890
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Rouen

Jan Beutener
Houseplant
2014
oil on canvas
Dordrechts Museum

Dieric Bouts
Head of St John the Baptist
ca. 1460
tempera and oil on panel
National Museum, Warsaw

Giovanni Antonio Burrini
Head Study for Blessed Thomas Abrutius
ca. 1687-88
drawing
Museum of Fine Arts, Budapest

Gustave Courbet
Head of Roe Deer
ca. 1860
oil on canvas
Musée Bonnat-Helleu, Bayonne

Lena Cronqvist
Head and Hand
ca. 1980
drypoint
Nasjonalmuseet, Oslo

Daniele da Volterra (Daniele Ricciarelli)
Study of Hand and Foreshortened Arm
ca. 1540
oil on paper, mounted on canvas
Musée Ingres Bourdelle, Montauban

Wilhelm Deffke
Höhere Fachschule für Dekorationskunst, Berlin
1912
lithograph (poster)
Kunstbibliothek, Staatliche Museen zu Berlin

Edgar Degas
At the Mirror
ca. 1889
pastel on paper
Hamburger Kunsthalle

Paul Delaroche
Head of a Boy
ca. 1825
oil on canvas
National Museum, Warsaw

attributed to Daniel Dumonstier
Portrait of a Man
ca. 1610
drawing
Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin

Cela a été ordonné ainsi. C'est que tout cela, je le répète Monsieur, est nè, ou plutôt a été formalisé une fois pour toutes car Géricault avant Michelet y fait allusion déjà, a été formalisé et théâtralisé dans l'esprit hivernal et embrumé de Michelet, sous sa main impeccable, dans la ville de Nantes au bout de la Loire dans l'hiver de 1852, dans le quartier Barbin dans la maison dite de la Haute Forêt, le ci-devant quartier Barbin qui s'appelle aujourd'hui quartier Michelet, où il écrivit les pages sur la Terreur; quand relégué dans Nantes par Napoléon III et abordant ce sujet qu'il considérait avec raison comme le comble de l'Histoire, il se prenait à la fois pour Carrier et les gabarres pourries de Carrier, pour la Providence et sa vieille ennemie la Liberté, pour la guillotine et la Résurrection des corps. Quand il entrait comme nous avec son sujet dans la nuit et dans l'hiver. 

Les douze pages de Michelet sur Les Onze, dans le chapitre III du seizième livre de l'Histoire de la Révolution française, ces douze pages extrapolées, ce roman, a été pris pour argent comptant par toute la tradition historiographique: il traîne partout et est diversement traité par toutes les chapelles qui ont commenté, vilipendé ou célébré la Terreur. Et, qu'ils la vilipendent ou la célèbrent, tous ces historiens, et à leur suite le peuple lettré qui les lit, et plus bas encore le peuple en sabots qui en entend vaguement parler, moi-même Monsieur dans mon petit bavardage, tous, en dépit de nos opinions variées qui sont des divergences de détail, tous nous voyons à l'origine matérielle du grand tableau du Louvre la nuit de nivôse ou de ventôse dans Saint-Nicolas; tous nous embrassons du coin de l'œil l'or et los os; nous sommes sous le charme de la lanterne carrée, évidemment, la lanterne de corne; nous entendons les chevaux; et, si nous sommes romanesques, nous entendons les cloches, aussi. Mais au départ c'est du Michelet. Et comme cela nous vient de Michelet, c'est l'âme de Michelet qui parle en nous: cela semble donc sortir d'un tableau de Caravage et non pas de Tiepolo.

– Pierre Michon, from Les Onze (Verdier, 2009)