Wednesday, March 19, 2025

Succour - I

Liberale da Verona
St Jerome removing Thorn from Lion's Paw
ca. 1500
oil on panel
Musée Fesch, Ajaccio, Corsica

Hans Leinberger
The Faithful offering Succour to Injured Miners
ca. 1515
painted lindenwood relief
Bode Museum, Berlin

Jusepe de Ribera
St Peter liberated from Prison by an Angel
ca. 1613-14
oil on canvas
Galleria Borghese, Rome

Gioacchino Assereto
Tobias restoring his Father's Sight
ca. 1630
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Marseille

Anonymous French Artist
Tobias healing his Father's Blindness
17th century
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Eustache Le Sueur
St Paul
healing the Afflicted and casting out Demons

ca. 1645-46
oil on canvas
Musée Fabre, Montpellier

Pierre Mignard
The Shepherd Faustulus
bringing Romulus and Remus to his Wife

1654
oil on canvas
Dallas Museum of Art

Jacob Toorenvliet
The Doctor's Visit
ca. 1666-67
oil on copper
Leiden Collection, New York

Jean Jouvenet
Extreme Unction
ca. 1685
oil on canvas
Palais des Beaux-Arts de Lille

Louis Boullogne the Younger
Académie
(Figure Studies - Elder supporting Younger)

1710
drawing
Rhode Island School of Design, Providence

Alessandro Magnasco
Almsgiving outside a Monastery
ca. 1725
oil on panel
Brukenthal National Museum, Sibiu, Romania

Giovanni Battista Marcola
St Ferréol de Vienne pleading for Man about to be Hanged
ca. 1750
drawing
Hamburger Kunsthalle

Pierre Duhallas
Latona and Diana healing the wounded Aeneas
1772
oil on canvas
Galleria Nazionale di Parma

Joseph Nollekens
Study for a Monument to Mrs Howard
ca. 1780
drawing
Harris Museum & Art Gallery, Preston, Lancashire

Théodore Géricault
Figure Studies for The Raft of the Medusa
1818-19
drawing
Musée Bonnat-Helleu, Bayonne

Henriette Browne
Sisters of Mercy
1859
oil on canvas
Hamburger Kunsthalle

Et Proli toujours assis dans le fauteuil radieux pense des choses semblables, mais du point de vue de celui qui paie et ce faisant joue sa tête, avec le sourire de crocodile aussi, mais plus inquiet et comme déjà dupe; l'œil globuleux brille un peu, c'est Proli qui est le plus près de la lueur de la lanterne, on le voit presque. Le fauteuil d'évêque le porte. Bourdon est là aussi avec sans doute un sourire mauvais dans le noir, il n'aime pas les manières ci-devant de ce Corentin, il n'aime pas sa petite vieille perruque, il n'aime pas que sous la perruque Corentin lui ressemble un peu de visage, il le remettrait volontiers lui aussi au niveau de l'égalité, comme il le disait des clochers quand il voulait faire raser tous les clochers de France. Et Collot n'est pas dans Shakespeare, il est là. Il est pourtant un peu dans Shakespeare, nécessairement, parce que tout cela est nocturne, caravagesque ou shakespearien, crapuleux. L'or brille à l'oreille de Collot. Et comme toujours dans ces scènes qui font l'impasse sur les visages des hommes, les poussent au noir, les suspendent dans l'ombre, la lumière carrée tombe carrément sur les symboles, la sainte table du contrat d'où ont disparu les os et l'or, et sur la sainte table ce qui reste de pain et de vin; peut-être aussi les cartes et les dés jetés là en partant par les sans-culottes, les bons vieux comparses, dont le rôle est toujours de laisser en place quelques symboles bien flagrants avant de déguerpir. Corentin déjà a fait trois pas, il s'apprête à endosser la houppelande pour déguerpir à son tour.

C'est à ce moment que Proli du fond de son fauteuil d'apparat l'arrête sèchement et reprend la parole. Il ajoute qu'il y a au contrat deux clauses secondaires mais impératives, à quoi est tenu Corentin.

Ce tableau d'abord, il faudra le peindre dans le plus grand secret, comme on conspire, sans en aviser quiconque, et secrètement le garder jusqu'à ce qu'on le lui réclame. 

La seconde clause, c'est que les robespierrots, Saint-Just, Couthon, Robespierre, doivent y être peints plus visiblement et centralement, plus magistralement que les autres personnages du Comité, qui devront y apparaître comme des comparses.

Corentin consent. Il dit qu'il en sera ainsi.

– Pierre Michon, from Les Onze (Verdier, 2009)