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Marie Laurencin Three Girls ca. 1920 watercolor on paper Milwaukee Art Museum |
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Francesco Lupicini Martha rebuking Mary Magdalen for Vanity ca. 1625-30 oil on canvas Kunsthistorisches Museum, Vienna |
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Anthony van Dyck Portrait of the Three Eldest Children of Charles I 1635 oil on canvas Galleria Sabauda, Turin |
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Marcantonio Raimondi Three Scholars in a Garden ca. 1516-17 engraving Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin |
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Fritz Syberg Mother telling a Story to her Children 1898-99 oil on canvas Ordrupgaard Art Museum, Copenhagen |
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Nicolas Régnier St Sebastian tended by Holy Women ca. 1650 oil on canvas Musée des Beaux-Arts de Rouen |
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Giovanni Cariani St Sebastian with St Roch and St Margaret ca. 1530 oil on canvas Musée des Beaux-Arts de Marseille |
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Anonymous Artist working at Fontainebleau Lot and his Daughters ca. 1550 oil on canvas Dallas Museum of Art |
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Hendrik Goltzius Lot and his Daughters 1616 oil on canvas Rijksmuseum, Amsterdam |
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François-Marius Granet Mademoiselle Léontine (with seated chaperone) at her painting lesson in Granet's studio at the Louvre ca. 1795-1805 oil on canvas Musée Magnin, Dijon |
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Joseph-Marie Vien Sarah presenting Hagar to Abraham 1749 oil on canvas Musée Fabre, Montpellier |
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Anonymous Artist working in Parma Marriage of the Virgin 16th century oil on canvas Galleria Nazionale di Parma |
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Jean-Baptiste Mallet The Two Friends (illustration to Contes de La Fontaine) ca. 1795 watercolor and gouache on paper Morgan Library, New York |
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Francesco Pescatori Theseus and Pirothoüs playing dice for Helen 1841 oil on panel Galleria Nazionale di Parma |
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attributed to Tiziano Aspetti Torso Studies ca. 1590 drawing Princeton University Art Museum |
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Ancient Greek Culture Grave Stele of Sosias and Kephisodoros 410 BC marble relief Antikensammlung, Staatliche Museen zu Berlin |
– Tu veux honorer une commande, citoyen peintre?
Oui, il le voulait bien – il le voulait peut-être. Il le dit. Il répondait à Proli sans le regarder vraiment, son regard fuyant sur le buste de Marat, les chapeaux à deux cornes posés devant comme des offrandes, le feu, le vin. Le feu mourait. Prolit, en proie à chose de plus fort que l'agacement et le dégoût que lui inspirait Corentin, le regardait avec une intensité froide; Bourdon ni Collot ne pipaient, mais portaient sur lui le même regard intense. Corentin dit (nos pas à Proli mais au buste de Marat, ou au feu) que son accord dépendait de trois choses: si c'était dans ses cordes; de la hauteur des gages; et de la date d'échéance. Proli répondit, sans que l'œil flamand perdît rien de sa stupeur intense, qu'en ce qui touchait la date de livraison, c'était pour hier ou demain, enfin au plus vite, jours plutôt que semaines; il sortit on ne savait d'où un sac, l'ouvrit et le renversa sur la table, un peu au-delà des assiettes vides, là où tout à l'heure étaient les reliques: en ruisselèrent des pièces d'or, des piastres de Hollande, des portugaises, des écus à l'effigie de Louis, dans les trois cents à vue d'œil, à une époque où il n'y avait plus d'or en France. Ce n'était là, dit Proli, que le premier acompte pour le tableau, il en recevrait le double à l'échéance. Corentin se dit que c'était presque aussi bien payé que la grande commande de Marigny pour le grand hall à Louveciennes au temps de maman-putain, Jeanne Antoinette de Pompadour. L'enjouement sombre s'épanouit: les gages étaient royaux, les délais courts, mais dans ce temps où il peignait très vite, Corentin se sentait tout prêt à expédier en deux jours quelque mégère Fraternité ou Égalité.
– Pierre Michon, from Les Onze (Verdier, 2009)