Wednesday, March 12, 2025

Threes - IV

Marie Laurencin
Three Girls
ca. 1920
watercolor on paper
Milwaukee Art Museum

Francesco Lupicini
Martha rebuking Mary Magdalen for Vanity
ca. 1625-30
oil on canvas
Kunsthistorisches Museum, Vienna

Anthony van Dyck
Portrait of the Three Eldest Children of Charles I
1635
oil on canvas
Galleria Sabauda, Turin

Marcantonio Raimondi
Three Scholars in a Garden
ca. 1516-17
engraving
Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin

Fritz Syberg
Mother telling a Story to her Children
1898-99
oil on canvas
Ordrupgaard Art Museum, Copenhagen

Nicolas Régnier
St Sebastian tended by Holy Women
ca. 1650
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Rouen

Giovanni Cariani
St Sebastian
with St Roch and St Margaret

ca. 1530
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Marseille

Anonymous Artist working at Fontainebleau
Lot and his Daughters
ca. 1550
oil on canvas
Dallas Museum of Art

Hendrik Goltzius
Lot and his Daughters
1616
oil on canvas
Rijksmuseum, Amsterdam

François-Marius Granet
Mademoiselle Léontine (with seated chaperone)
at her painting lesson in Granet's studio at the Louvre

ca. 1795-1805
oil on canvas
Musée Magnin, Dijon

Joseph-Marie Vien
Sarah presenting Hagar to Abraham
1749
oil on canvas
Musée Fabre, Montpellier

Anonymous Artist working in Parma
Marriage of the Virgin
16th century
oil on canvas
Galleria Nazionale di Parma

Jean-Baptiste Mallet
The Two Friends
(illustration to Contes de La Fontaine)
ca. 1795
watercolor and gouache on paper
Morgan Library, New York

Francesco Pescatori
Theseus and Pirothoüs playing dice for Helen
1841
oil on panel
Galleria Nazionale di Parma

attributed to Tiziano Aspetti
Torso Studies
ca. 1590
drawing
Princeton University Art Museum

Ancient Greek Culture
Grave Stele of Sosias and Kephisodoros
410 BC
marble relief
Antikensammlung, Staatliche Museen zu Berlin

     – Tu veux honorer une commande, citoyen peintre?

     Oui, il le voulait bien – il le voulait peut-être. Il le dit. Il répondait à Proli sans le regarder vraiment, son regard fuyant sur le buste de Marat, les chapeaux à deux cornes posés devant comme des offrandes, le feu, le vin. Le feu mourait. Prolit, en proie à chose de plus fort que l'agacement et le dégoût que lui inspirait Corentin, le regardait avec une intensité froide; Bourdon ni Collot ne pipaient, mais portaient sur lui le même regard intense. Corentin dit (nos pas à Proli mais au buste de Marat, ou au feu) que son accord dépendait de trois choses: si c'était dans ses cordes; de la hauteur des gages; et de la date d'échéance. Proli répondit, sans que l'œil flamand perdît rien de sa stupeur intense, qu'en ce qui touchait la date de livraison, c'était pour hier ou demain, enfin au plus vite, jours plutôt que semaines; il sortit on ne savait d'où un sac, l'ouvrit et le renversa sur la table, un peu au-delà des assiettes vides, là où tout à l'heure étaient les reliques: en ruisselèrent des pièces d'or, des piastres de Hollande, des portugaises, des écus à l'effigie de Louis, dans les trois cents à vue d'œil, à une époque où il n'y avait plus d'or en France. Ce n'était là, dit Proli, que le premier acompte pour le tableau, il en recevrait le double à l'échéance. Corentin se dit que c'était presque aussi bien payé que la grande commande de Marigny pour le grand hall à Louveciennes au temps de maman-putain, Jeanne Antoinette de Pompadour. L'enjouement sombre s'épanouit: les gages étaient royaux, les délais courts, mais dans ce temps où il peignait très vite, Corentin se sentait tout prêt à expédier en deux jours quelque mégère Fraternité ou Égalité. 

– Pierre Michon, from Les Onze (Verdier, 2009)