Thursday, April 10, 2025

Literati - I

Anonymous French Artist
Molière as César in Corneille's Mort de Pompée
ca. 1658
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

Pietro Anichini
Portrait of scholar Cassiano dal Pozzo
1659
engraving
Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin

attributed to Claude Lefebvre
Portrait of correspondent and stylist
Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné
ca. 1665
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

Jean-Baptiste Santerre
Portrait of poet Nicolas Boileau
ca. 1690
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Lyon

Catherine Lusurier
Portrait of philosophe Jean d'Alembert
1777
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

John Singleton Copley
Portrait of writer and performer Mary Robinson
in the Character of a Nun

ca. 1780
oil on canvas
Huntington Library and Art Museum
San Marino, California

Jean-Simon Berthélemy
Portrait of philosophe Denis Diderot
1784
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

Anonymous French Artist
Portrait of philosophe Nicolas de Caritat,
marquis de Condorcet

ca. 1793
oil on panel
Musée Carnavalet, Paris

Louis Landry
Portrait of dramatist Jean-Louis Laya
1795
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

Johann Gottfried Schadow
Portrait of writer Friederike Unger
ca. 1807
drawing
Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin

Julius Schnorr von Carolsfeld
Portrait of poet Zacharias Werner
ca. 1810-20
drawing
Metropolitan Museum of Art, New York

Louis-Pierre Deseine
Posthumous Bust of art historian
Johann Joachim Winckelmann

1818
marble
Musée des Augustins de Toulouse

Johann Heinrich von Dannecker
Portrait of dramatist Friedrich Schiller
1805 (modeled by Dannecker)
1837 (carved by another hand)
marble
Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg

Henri Lehmann
Portrait of writer Marie de Flavigny
(publishing under pseudonym, Daniel Stern)

1843
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

Gustave Courbet
Portrait of writer Jules Vallès
ca. 1861
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

Thomas Couture
Portrait of historian Jules Michelet
ca. 1865
oil on canvas
Musée Carnavalet, Paris

Et encore, si comme je vous le conseille vous vous écartez du tableau, si vous lui tournez résolument le dos, si vous revenez carrément sur vos pas, si vous sortez de la pièce et faites quelques pas dans la galerie du Bord-de-l'Eau, et de nouveau faites volte-face, de nouveau par artifice pénétrez dans la grande salle où à l'exclusion de tout autre tableau se tient Les Onze; si vous vous arrêtez alors sur le seuil et regardez Les Onze comme si vous les voyiez pour la première fois – alors oui, vous savez presque à quoi cela vous fait penser. Et si par ailleurs il vous arrive quand vous n'êtes pas au Louvre de monter à cheval, de pratiquer pour mémoire cette très ancienne et obsolète occupation des hommes, ou simplement de fréquenter les lieux où se tiennent dans leur repos plein d'effroi les chevaux de monte; et si encore peut-être vous vous souvenez d'un jour où, venant de l'autre bout du pré et approchant à votre  pas de l'angle largement ouvert de l'écurie où font front un à un dans leurs box alignés les chevaux, dont vous ne voyez que les têtes, découpées et bien mises en valeur par la petite porte basse qui dérobe leurs corps, d'où elles apparaissent comme suspendues là-haut par la vertu du Saint-Esprit, spectrales, vivantes, figées dans l'effroi et la lente expectative des bêtes – alors peut-être vous vous dites que Michelet dans son rêve ne s'est pas trompé tout à fait et qu'il y a là au Louvre onze formes semblables à des chevaux, onze créatures d'effroi et d'emportement: comme en ont sculpté les Assyriens de Ninive dans les chasses équestres où le roi tue des lions; comme elles galopent vers les damnés que nous sommes, quatre fois et sous quatre formes de chevaux, dans l'Apocalypse de Jean: comme cabrées sous Niccolò Da Tolentino, le condottiere de la nuit, dans Uccello; comme cabrées de même sous les Philippe de France et les Louis de France, les trente-deux Capets, plus tard sous Bonaparte; telles que les a peintes Géricault dans la sarabande des trains d'artillerie explosant en chaîne, terrifiées par l'odeur de la poudre et celle de la mort, mais comme sans effroi chargeant. 

– Pierre Michon, from Les Onze (Verdier, 2009)